Les Bourguignon nous parlent du sol

Voici une intervention passionnante de Claude et Lydia Bourguignon. Ces deux microbiologistes du sol ont quitté l’INRA pour créer leur laboratoire privé et indépendant (le LAMS : Laboratoire d’Analyse Microbiologique des Sols) dans le but d’aborder le sol sous un angle plus écologique.

Il faut qu’on arrête d’envoyer de la technique dans l’agriculture (ce qu’on fait depuis 70 ans), il faut qu’on apporte de la science (…). La science est un moyen de mieux connaitre le vivant.

Ils se déplacent personnellement à l’endroit du sol à étudier et le creusent eux-mêmes, si possible jusqu’à la roche. Ils analysent ensuite les differentes strates du sol dans ses aspects physiques, chimiques, et biologiques, en utilisant une démarche qualitative.  Ils mesurent son activite biologique et comptent la faune qui y vit (et se charge de micro-aérer le sol et de remonter les éléments nutritifs en surface).

Tout ça pour simplement remettre de la vie dans le sol.

Ils abordent de nombreux sujet dans ce podcast, en voici quelques-uns en vrac:

Sur une même surface agricole, les chinois nourissent 1,3 milliards d’habitants, les Etats-Unis 300 millions.

– Comment les marchands jouent sur la peur pour vendre des produits phyto-sanitaires aux agriculteurs. Le climat étant par nature imprevisible, les agriculteurs se sentent rassurés en les utilisant, se sentant mieux armés face aux caprices météorologiques.

–  Comment les nitrates utilisés pour l’armement après la guerre ont été réutilisés en fertilisants.

– Comment nous avons perdu l’équilibre agro-sylvo-pastoral en spécialisant les régions agricoles françaises. Ce qui empêche le retour organique dans le sol (en élevant des animaux en Bretagne et en cultivant des céréales en Beauce…).

– La notion de terroir, et l’impact du type d’argile.

– Le semis direct, et le choc psychologique que cela implique pour les agriculteurs habitués au labour depuis des générations.

Nous avons perdu notre sécurité alimentaire en tuant nos paysans.

– L’importance de la productivité par surface agricole, et non pas par agriculteur. En agriculture conventionnelle, la productivité par agriculteur est énorme, mais finalement ces terres pourraient être mieux utilisées et produire beaucoup plus et mieux avec un système d’agriculture paysanne.

A écouter !

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