L’agriculture écologiquement intensive

Ce podcast présente le travail de Marc Dufumier (le bien-nommé !), ingénieur agronome et enseignant-chercheur. Il a découvert l’agriculture « pratique » lors d’un voyage à Madagascar pour un projet de « riziculture améliorée » où il s’est rendu compte que le modèle productiviste visant  améliorer les processus de production font souvent abstraction de nombreux aspects micro-économiques.

Ce sont les femmes malgaches qui m’on expliqué ce qu’est un coût d’opportunité. Marc Dufumier

Il comprends alors leur système de production est un système à part entière comprenant la riziculture, mais aussi la culture de café par exemple et  les différentes activités sont intimement liées, ne serait-ce que par les temps de travail disponibles : il faut en faire une analyse systémique.

Pour améliorer la productivité du travail agricole (productivité par homme) et en pensant améliorer les rendements à l’hectare, on a dégradé les sols et rendu les agriculteurs de plus en plus dépendants des carburants et produits phytosanitaires.

D’un point de vue économique, si on déduit les coûts environnementaux dus aux destructions diverses créées par  l’agriculture des ressources qu’elle produit, on se rend compte qu’elle ne produit pas beaucoup de valeur ajoutée (réelle) à l’hectare. Les externalités négatives(dépolluer, retirer les algues vertes, purifier l’eau polluée, etc.) ont un coût qui n’est pas pris en compte dans un calcul de rentabilité classique.

L’agriculture industrielle à accru la productivité du travail, mais pas le rendement à l’hectare. Marc Dufumier

Pour sortir les agriculteurs victimes du système d’agriculture industrielle Marc Dufumier propose la voie de l’agroécologie et de l’agroforesterie pour en sortir, en adoptant une agriculture « écologiquement intensive ». Cela demande des connaissances et compétences accrues en agronomie et biologies pour comprendre les écosystèmes complexes  : là où l’agriculture ne s’occupe aujourd’hui que des intrants, il doit apprendre à connaitre de très nombreux éléments et interactions d’un système.

Oui, il est possible aux populations du Sud de se nourrir par elles-mêmes, d’augmenter leur rendements par une voie strictement biologiques (…) Gérer en cycle court le cycle de l’azote, de l’eau, du carbone… Marc Dufumier

Il détaille ensuite des techniques concrètes pour améliorer la fertilité et le rendement des sols (légumineuses, BRF, etc.) et propose d’encourager financièrement les agriculteurs qui participent à ne pas nuire à l’environnement.

Merci beaucoup à Alexandre Sattler qui a réalisé cette belle interview pour l’émission Carbone Zéro.

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