Un verger pépinière, goûter pour faire le bon choix !
Lors de mon séjour au Québec, j’ai eu le plaisir de visiter la ferme Bord-du-Lac, et notamment le Verger Pépinière Bord-du-Lac d’Olivier et Sophie, à l’Ile Bizard, au nord-ouest de Montréal.
Le concept d’Olivier est de montrer des arbres fruitiers matures pour faire goûter leurs fruits afin que le client puisse choisir la variété dont le goût lui plaît le plus. Les jeunes arbres profitent de l’ombre apportée par les plus vieux, et sont paillés avec des tontes de gazon. Ils reçoivent aussi un peu de compost et de BRF.
Olivier utilise les principes de permaculture dans la conception et l’aménagement de sa pépinière, et a été stagiaire chez Stefan Sobkowiak (Les Fermes Miracles).
Il utilise certains de ses » trucs » comme implanter des hostas autour des arbres en couvert végétal : ils n’étouffent pas l’arbre et occupent le sol là ou d’autres plantes plus envahissantes pourraient gêner ses racines.
Cet hiver a été particulièrement vigoureux pour le Québec, et les pépiniéristes ont souvent perdu de nombreux plants. C’est le cas de ces poiriers ci-dessous dont les parties aériennes sont mortes cet hiver, mais dont le porte-greffe est reparti au printemps. Pour chaque arbre ce sont souvent 2 branches latérales qui sont reparties, ce qui donne à Olivier l’idée de les conduire en espalier.
Une serre adaptée à la rigueur des hivers québécois
Tout au long de la visite j’ai pu voir qu’Olivier et Sophie ont le goût d’innover et de faire des tests. En témoigne cette serre auto-construite qui a la particularité d’être isolée d’un côté avec un mélange de fumier de chèvre, BRF et tontes de pelouse (la matière organique a été apportée il y a 2 ans).
Ils en ont profité pour y planter de nombreuses espèces, je me souviens y avoir vu de la phacélie, du goji, des courges, des tomates, des tournesols, et beaucoup d’autres.
Ci-dessus, un exemple de test réalisé au printemps : ces 2 pieds de tomates (si si, regardez à gauche, il y a un mini pied de tomate !) ont été plantés le même jour, celui de gauche dans du BRF « frais » et celui de droite dans la butte créée il y a 2 ans. La croissance très faible du pied dans le BRF est certainement due à l’effet de « faim d’azote » : pour pouvoir décomposer le BRF très carboné, les micro-organismes mobilisent tout l’azote disponible dans le sol, n’en laissant pas pour les racines de ce pauvre plant.
A l’inverse, l’autre pied de tomate bénéficie de toute la fertilité de la butte, qui a 2 ans (le carbone a commencé à se décomposer) et a également reçu en plus du BRF des tontes de pelouse et du fumier (matières organiques avec un rapport C/N faible : beaucoup d’azote).
La serre est à double paroi pour être mieux isolée (des blocs de mousse séparent les 2 films plastiques).
Les poules aident au verger
Olivier a construit un tracteur à poule sur une remorque et utilise un parc mobile avec un filet, pour que les poules puissent « nettoyer » le verger progressivement, même si elles sont un peu trop paresseuses à son goût.
Les poules sont principalement des Rhode Island et des Leghorn.
Le poulailler est fait de façon intelligente :
- posé sur une remorque, il est facilement déplaçable
- le haut du toit est surélevé pour améliorer la ventilation en empêchant la pluie de rentrer
- une minuterie ouvre et ferme le poulailler automatiquement en fonction de la luminosité
- le nettoyage est facilité par le pondoir amovible et l’ouverture du bas de la remorque : il suffit de pousser le fumier dans une brouette.
- une fenêtre de récupération apporte de la lumière dans le poulailler et une aération en cas de besoin
On invite les auxiliaire à travailler !
Les abeilles se chargent de la pollinisation
2 apiculteurs font partie de la ferme. Leurs ruches réparties sur la ferme assurent la pollinisation des cultures.
Les oiseaux ont le gîte et le couvert :
C’est même un 3 étoiles, ils ont des nichoirs accueillants, et des vers de fruits à déguster.
Asclépiades pour les monarques :
Les asclépiades sont des herbacées vivaces indigènes très utiles aux pollinisateurs, et ce sont surtout des plantes indispensables à la survie des papillons monarques. Des recherches étudient également leurs fibres pour en faire des tissus techniques aux propriétés thermiques étonnantes. Sophie et Olivier laissent ces adventices que d’autres appellent « mauvaises herbes » pousser pour remplir pleinement leur rôle.
Un lieu collectif
La ferme Bord-du-Lac est un incubateur de projets agricole, un genre de collectif où on trouve différents types d’agricultures complémentaires. J’ai pu rencontrer Lyne, qui produit des semences locales (Terre Promise).
Elle reproduit des variétés intéressantes (dont des légumes vivaces) :
Lyne implante aussi des petits fruits dans la forêt :
La promenade dans la ferme a aussi été l’occasion d’admirer les beaux légumes du maraîcher de la ferme, avec le fameux kale (chou frisé) dont sont si friands les nord-américains !
Un grand merci à Sophie et Olivier pour leur accueil chaleureux et le beau moment passé ensemble !
Il y a bcp de choses très intéressantes et passionnantes dans cet article
super, tu as passé un bon moment au Québec !
bonne continuation et bonne aventure et bon succès
Excellent reportage Valentine ! Merci pour cet article.
J’espère que tu reviendras, ou qu’on se reverra dans ton Jardin Comestible…!
Une petite précision sur le poulailler : le système fonctionne avec une minuterie, on règle l’heure à laquelle la porte automatique s’ouvre et se referme, en fonction du lever et du coucher du soleil.
Et bien qu’il pourrait l’être, le filet qui entoure le poulailler n’est pas électrifié.
Bonne suite !!!
Merci Sophie ! J’ai mis le texte à jour.
Au plaisir 🙂
Très beau, franchement c’est super vous faites un sacré boulo extraordinaire. je rêve de faire tout ça. je suis passionné.
Pouvons nous vous visiter et acheter sur place