La greffe c’est un moyen de valorisation du milieu. Maurice Chaudière
Cette vidéo est proposée par l’association La Graine Indocile, qui organise de nombreuses conférences passionnantes. Elle met en lumière le travail d’un greffeur fou et légendaire, Maurice Chaudière. Rêvant de se promener en zone sauvage et comestible, il ne cesse de greffer des arbres sauvages pour recréer un nouvel Éden. Il cherche un écotype (« une plante qui a poussé dans un milieu déterminé et que l’homme n’a jamais modifié ») qui va pousser dans un écosystème.
C’est en comprenant l’histoire d’une sélection par l’homme que l’on arrive à comprendre les meilleurs affinités port-greffe/greffon. Ainsi, le pêcher descend du prunellier, dont les fruits sont âpres et astringents. Pour les mêmes raisons « historiques », le rosier se greffe très bien sur églantier.
La greffe par approche se rencontre souvent de façon naturelle dans la nature : « C’est la plus primitive des greffes ». C’est en utilisant la greffe par approche qu’on arrive souvent à tester l’affinité entre deux espèces.
Le prunellier qui drageonne d’habitude beaucoup, change son comportement en fonction de son affinité avec son greffon, par exemple avec le prunier avec lequel il formera souvent un tronc droit et sans drageon.
Il donne des exemples de greffe : pistachier sur térébinthe (Anacardiacées), pistachier sur lentisque (Anacardiacées), estragon sur armoise (Astéracées) ou l’olivier sur frêne (Oléacées), melon-poire sur pomme de terre (Solanacées), tomate sur tabac (Solanacées).
Un exemple intéressant à creuser en lutte biologique : un pommier greffé sur poirier semble résister parfaitement aux attaques de carpocapse, le poirier aurait transmis sa résistance aux pommes ?
De même, la greffe de châtaignier sur chêne permettrait de cultiver de la châtaigne en terres assez calcaires (même s’il existe des châtaigniers porte-greffe plus tolérants que d’autres au calcaire).
Malheureusement la plupart des greffes sauvages de Maurice Chaudière ont été arrachées et ne sont plus visibles.
Je vous conseille son livre sur la greffe sauvage, La Forêt fruitière, l’art de rendre productifs friches, landes, causses, garrigues et maquis…, qui est épuisé, mais devrait bientôt être réédité.
Maurice Chaudière vient aussi de publier un nouvel ouvrage, forme d’éloge du sauvage, Le goût du Sauvage (éditions Actes Sud).
Souvenir ému d’un oncle qui m’ a appris à greffer sur des sauvageons repérés dans les bois. Certains ont été transplantés dans le verger derrière la ferme, d’autres continuent leur vie dans le bois.
J aimerai rencontrer ce grand monsieur… cecile cap des Sarrats Gedre dessus 65120
bonjour, j’aimerais greffé des lentisques sauvages à Hyères (Var). pourriez vous me dire où trouver des greffons ?