Cette vidéo d’Andreas Chervet du service de protection des sols du canton de Berne expose simplement et clairement les différences entre les structures de sols ayant reçu des traitements différents :
- sol d’une forêt de conifères
- sol de prairie permanente sous des pommiers
- sol d’un champ de féverolles en semis direct
- sol d’un champ de féverolles labouré
- sol d’un champ de maïs après récolte (dans une dépression gorgée d’eau)
Pour chaque sol, un bloc de la hauteur d’un louchet a été prélevé, et les différentes zones de prélèvement étant proches, on peut supposer que les natures de sol originelles sont similaires (mais ce n’est qu’une hypothèse).
Il commence par regarder les différents horizons de chaque sol.
Les résultats de l’observation du sol de forêt sont très étonnants. En effet, en permaculture et agro-écologie on a pour habitude de prendre la forêt comme modèle de conception. Ici la matière organique est très séparée des éléments minéraux du sol. Les résultats auraient très certainement été très différents si le sol venait d’une forêt de feuillus, car l’absence de vers de terre est liée au pH très bas et donc acide (4.5) qui ne permet pas la survie des vers de terre.
A l’inverse, le sol de prairie permanente est uniformément riche en matière organique grâce au travail des vers de terre (pH de 6.5, donc proche de la neutralité). On remarque aussi un système racinaire important dans les couches supérieures qui limite l’érosion du sol et une belle texture grumeleuse.
Le sol labouré est compacté et manque d’oxygène, il est dur, il a une mauvaise portance : il résiste mal à la pression.
Le sol en semis direct se comporte de façon similaire à celui de la prairie permanente. En sol de semis direct, le sol est grumeleux, constitué d’enveloppes humiques et d’éléments minéraux (notamment les argiles) à l’intérieur. Ces grumeaux sont détruits par le labour, qui laisse l’humus s’oxyder et partir en CO2 dans l’air, ne gardant que les éléments minéraux dans le sol. Cette décomposition dans un sol labouré favorise la levée des graines et le début de la croissance des plantes dans un premier temps, mais la croissance des plantes est ensuite plus rapide en semis direct.
La deuxième partie de la vidéo est consacrée à l’importance de la présence de la faune du sol (détruite en grande partie par le labour) et notamment des vers de terre. L’expérience dans les terrariums montre le travail primordial des vers de terre sur la texture du sol, permettant à la fois de créer des complexes argilo-humiques en mélangeant les différentes strates et textures, et de dessiner des galeries qui conduisent l’eau pour qu’elle puisse s’infiltrer en profondeur dans le sol sans érosion.
L’expérience se finit par une démonstration sans appel en laissant tomber les mottes pour vérifier leur structure.
Merci Matthieu pour le lien 🙂
Laisser un commentaire